La devise de l’Institut des Frères de la Sainte Famille « In ORATIONE, LABORE et CHARITATE * PAX » ne remonte pas au Fondateur, Frère Gabriel Taborin. Lui, avait proposé et expliqué aux Frères (cf. Nouveau guide N° 22-29) deux autres devises : « Dieu, la Règle, le Supérieur » et « Etat de grâce, Humilité et Prière »
Première version
La première expression rencontrée sur notre devise se trouve dans le N° 12 de la revue officielle de l’Institut, l’Entretien Familial de 1930, Page 69. Il s’agit d’un article qui a pour titre « A Nazareth, on priait, on travaillait, et l’on s’aimait », faisant prévaloir l’aspect de la réciprocité que porte l’expression française , « l’on s’aimait ». Cette article entraine une forte expérience spirituelle au sein de la Maison Mère de Belley, quand le Frère Amédée Depernex, successeur du Frère Gabriel, recueille de la bouche d’un prédicateur, les mêmes paroles, qui devinrent pour les Frères l’expression de leur idéal. Chacune des trois parties de la devise a fait l’objet d’un article dans des numéros successifs de la revue, des mesures permettant de recueillir leur vraie signification. Cette expérience s’est réalisée avant 1882 car dans la règle rédigée par le Frère Amédée et proposée à l’approbation du Chapitre général de cette année, figurait déjà à l’article 125 cette même parole, pour proposer la Sainte Famille comme modèle de chaque communauté des Frères. Cette article fut incluse plus tard dans la rédaction de la Règle en 1929 et 1936, approuvée par le Siège apostolique. Le Frère Amédée écrivit le 29 février 1896 une lettre circulaire aux Frères avec une méditation contemplative et diverses références bibliques sur les expressions utilisées dans la devise.
Son introduction dans le tableau officiel
L’autre moment historique important est l’association de la devise au tableau officiel de l’Institut en 1935. Nous retrouvons également la documentation sur la revue de l’Institut au N° 22 (décembre 1935). Cet article qui présente et explique le tableau officiel de l’Institut dit textuellement : « La commission instituée pour rédiger le Directoire fut d’avis que notre tableau officiel de la Sainte Famille devait traduire du mieux possible la devise : – A Nazareth, on priait, on travaillait et l’on s’aimait -. Restait à trouver dans les productions de l’art ou de l’imagerie religieuse, l’œuvre qui répondît à ce désir. » Par la suite, l’article explique largement le tableau qui représente la Sainte Famille en train de travailler en la présence du Dieu Trinité et dans une attitude d’attention mutuelle. Cela exprime artistiquement la même pensée que celle de la devise. »
Version définitive
En réalité il s’opère alors une transformation de la devise, passant de l’expression verbale certes plus dynamique « A Nazareth on priait, on travaillait et on s’aimait » à celle latine « In ORATIONE, LABORE et CHARITATE (dans la prière, dans le travail et dans la charité), supprimant la mention explicite de « Nazareth ». Comme en témoignent les Frères de la communauté de Villa Brea, il s’ajoute la parole PAX (paix), précédé d’une étoile ou astérisque, à la suggestion du Père Navone S.J., Aumônier de la communauté. Cette transformation donna une sorte de finalité ou une expression ultime qui, sans la mention explicite de Nazareth, demeura quelque peu incomplète tout en reflétant le dynamisme de l’inspiration originale.
Une autre étape importante dans l’historique de notre devise est le fait de son inclusion dans les armoiries de l’Institut, réalisée à la demande du Chapitre général de 1947.
Interprétation officielle
Comme nous le savons, la devise de l’Institut représente une référence très importante dans la formulation de la spiritualité. De là son inclusion et son interprétation dans l’article 12 des Constitutions : « De même que dans le mystère de Nazareth, le Verbe incarné a opéré l’union familiale parfaite, ainsi la Parole divine ouvrira les Frères à la plénitude de la paix dans l’amour, la prière et le travail, pour construire, jour après jour, leur communauté. » Le fait qu’il constitue l’épine dorsale du chapitre III des mêmes Constitutions, ainsi sa version originale est récupérée au chapitre II du projet de vie des Fraternités Nazaréennes : « A Nazareth on priait, on travaillait et l’on s’aimait ».
Frère Théodore Berzal – Belley
Pages : 1 2