En 2014, sera célébré le 165e anniversaire de la présence des Frères de la Sainte Famille à dans la paroisse d’Ars Paroisse. Les Frères de la Sainte Famille à Ars continuent le service a commencé du temps du Curé.
Vie de Saint Jean-Marie Vianney
Né le 8 mai 1786 à Dardilly, près de Lyon, dans une famille de cultivateurs, Jean-Marie Vianney connaît une enfance marquée par la ferveur et l’amour de ses parents. Le contexte de la Révolution française va cependant fortement influencer sa jeunesse : il fera sa première confession au pied de la grande horloge, dans la salle commune de la maison natale, et non pas dans l’église du village, et il recevra l’absolution d’un prêtre clandestin. Deux ans plus tard, il fait sa première communion dans une grange, lors d’une messe clandestine, célébrée par un prêtre réfractaire. A 17 ans, il choisit de répondre à l’appel de Dieu : « Je voudrais gagner des âmes au Bon Dieu », dira-t-il à sa mère, Marie Béluze. Mais son père s’oppose pendant deux ans à ce projet, car les bras manquent à la maison paternelle.
Il commence à 20 ans à se préparer au sacerdoce auprès de l’abbé Balley, Curé d’Écully. Les difficultés vont le grandir : il navigue de découragement en espérance, va en pèlerinage à la Louvesc, au tombeau de saint Jean-François Régis. Il est obligé de devenir déserteur lorsqu’il est appelé à entrer dans l’armée pour aller combattre pendant la guerre en Espagne. Mais l’Abbé Balley saura l’aider pendant ces années d’épreuves. Ordonné prêtre en 1815, il est d’abord vicaire à Écully. En 1818, il est envoyé à Ars. Là, il réveille la foi de ses paroissiens par ses prédications mais surtout par sa prière et sa manière de vivre. Il se sent pauvre devant la mission à accomplir, mais il se laisse saisir par la miséricorde de Dieu. Il restaure et embellit son église, fonde un orphelinat : “La Providence” et prend soin des plus pauvres.
Très rapidement, sa réputation de confesseur lui attire de nombreux pèlerins venant chercher auprès de lui le pardon de Dieu et la paix du cœur. Assailli par bien des épreuves et des combats, il garde son cœur enraciné dans l’amour de Dieu et de ses frères ; son unique souci est le salut des âmes. Ses catéchismes et ses homélies parlent surtout de la bonté et de la miséricorde de Dieu. Prêtre se consumant d’amour devant le Saint-Sacrement, tout donné à Dieu, à ses paroissiens et aux pèlerins, il meurt le 4 août 1859, après s’être livré jusqu’au bout de l’Amour. Sa pauvreté n’était pas feinte. Il savait qu’il mourrait un jour comme “prisonnier du confessionnal”. Il avait, par trois fois, tenté de s’enfuir de sa paroisse, se croyant indigne de la mission de Curé, et pensant qu’il était plus un écran à la bonté de Dieu qu’un vecteur de cet Amour. La dernière fois, ce fut moins de six ans avant sa mort. Il fut rattrapé au milieu de la nuit par ses paroissiens qui avaient fait sonner le tocsin. Il regagna alors son église et se mit à confesser, dès une heure du matin. Il dira le lendemain : « J’ai fait l’enfant ». Lors de ses obsèques, la foule comptait plus de mille personnes, dont l’évêque et tous les prêtres du diocèse, venu entourer celui qui était déjà leur modèle.
Béatifié le 8 janvier 1905, il est déclaré la même année, “patron des prêtres de France”. Canonisé en 1925 par Pie XI (la même année que sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus), il sera proclamé en 1929 “patron de tous les Curés de l’univers”. Le Pape Jean-Paul II est venu à Ars en 1986.
Aujourd’hui Ars accueille 550000 pèlerins par an et le Sanctuaire propose différentes activités. Un séminaire a été ouvert en 1986, qui forme les futurs prêtres à l’école de “Monsieur Vianney”. Car, Là où les saints passent, Dieu passe avec eux !
En 2010, une Année Sacerdotale fut déclarée par le Pape Benoît XVI pour toute l’Eglise, sous l’égide du Saint Curé.
La première rencontre de Fr. Gabriel avec le Saint Curé (selon le témoignage de Fr. Gabriel)
« Mr. Parrodin, Supérieur du Grand-Séminaire, m’engagea à aller à Ars pour parler au Serviteur de Dieu et lui recommander la Congrégation naissante. Je suivis ce conseil, j’arrivais à Ars, sans me faire connaître en aucune façon et rien à l’extérieur ne pouvait indiquer qui j’étais. Après avoir fait ma prière devant le Saint Sacrement, je me présentais à la sacristie au moment où le Serviteur de Dieu allait se revêtir des ornements pour dire la sainte Messe. Je fus vivement impressionné en voyant sa figure sur laquelle se peignaient les traits de la sainteté. J’ai toujours cru qu’en me saluant il m’avait appelé par mon nom et qu’après avoir demandé de mes nouvelles il s’était informé de l’état de la petite Congrégation de la Sainte-Famille. « Mais, Mr le Curé, repris-je tout ému, comment me connaissez-vous ? » « Oh ! répondit-il avec un gracieux sourire : les amis du bon Dieu doivent bien se connaître. » Il me donna ensuite rendez-vous après la messe et se revêtit des ornements sacrés. Dans la conversation que j’eus avec le Serviteur de Dieu, au moment indiqué, il me témoigna toutes sortes d’intérêts, me félicita d’avoir donné à ma Congrégation le nom de Sainte Famille; il m’annonça qu’elle prospérerait malgré beaucoup d’obstacles et me recommanda de ne jamais me décourager. Il a personnellement tellement aimé la Congrégation qu’il nous a envoyé près de quarante postulants. »
Le livre « L’Ange conducteur des pèlerins d’Ars » (selon le témoignage de Fr. Gabriel)
« Pour favoriser la dévotion des pèlerins d’Ars j’eus la pensée de faire un petit livre sous ce titre : “L’Ange conducteur des pèlerins d’Ars”. Avant de le commencer je consultais le Serviteur de Dieu qui accueillit avec empressement ce projet. Il ajouta même : “Faites-le de suite, je me charge de vous en faire vendre soixante exemplaires par jour”. Je composais le livre, le soumis à l’approbation de l’évêque diocésain. Quand il fut imprimé, j’en portais 6 exemplaires à Monsieur Vianney qui les reçu avec joie et reconnaissance, en me disant que ce livre ferait beaucoup de bien.
Dans la Préface j’avais eu le malheur de retracer sa vie en quelques traits rapides et de le présenter comme un modèle de vertu et de sainteté. Le lendemain matin, m’ayant aperçu à l’église, il me fit signe d’aller à lui, avec un air d’affliction et de sévérité extraordinaire. L’ayant suivi à la sacristie, il ferma la porte et me dit avec animation et en versant des larmes abondantes : “Je ne vous croyais pas capable, mon ami, de faire un mauvais livre.” “Comment donc? ” – “C’est un mauvais livre, c’est un mauvais livre. Dites-moi de suite combien il vous a coûté, je vous rembourserai et nous le brûlerons”. Je fus saisi d’étonnement et lui demandais de nouveau en quoi ce livre était mauvais. “C’est un mauvais livre, c’est un mauvais livre !” – “Mais, en quoi mon Père ? ” – “Vous parlez de moi comme d’un homme vertueux, comme d’un saint, tandis que je ne suis qu’un pauvre ignorant, le plus misérable des prêtres”. -“Mais enfin, mon Père, j’ai communiqué ce livre à des prêtres instruits, Monseigneur Devie en a revu toutes les épreuves, il a donné son approbation : ce ne peut pas être un mauvais livre”. Les larmes ne faisaient que redoubler. “Eh bien, retranchez tout ce qui me regarde et alors ce sera un bon livre”. À mon retour d’Ars, je n’eus rien de plus pressé que d’instruire Monseigneur de tout ce qui s’était passé. “Quelle leçon d’humilité nous donne à vous et à moi ce saint prêtre”, me dit le Prélat, en ajoutant cependant : “Gardez-vous bien de ne rien retrancher; je vous le défends”. Je suivis le conseil de mon Évêque, mais le Serviteur de Dieu ne voulut jamais apposer sur le livre sa signature qu’il mettait si facilement sur les livres et les objets de piété qu’on lui présentait. »
(Tiré du livre de Frère Theodore Berzal: “Une collaboration fraternelle Saint Jean-Marie Vianney. Frère Gabriel Taborin et Frères de la Sainte Famille à Ars.” 2013).